Les Bleus étaient certes affaiblis par une cohorte de blessés avant le choc face à la “Danish Dynamite”, séduisante demi-finaliste du dernier Euro, mais ils avaient suffisamment de réserve pour espérer réduire au silence le bruyant Parken et ses quelque 36.000 supporters rouge et blanc.
Las, les hommes de Didier Deschamps ont souffert face aux coups de boutoir adverses, coulant même avant la mi-temps devant Kasper Dolberg (34e) et Andreas Skov Olsen (39e).
C’est une bien triste dernière sortie qu’ont livré les Bleus avant le grand départ pour Doha, où ils recroiseront la route des Danois le 26 novembre pour leur deuxième match du Mondial.
Heureusement pour eux, la Croatie de Luka Modric est allée s’imposer à Vienne dans le même temps, ce qui précipite l’Autriche en Ligue B de la Ligue des nations, l’équivalent de la deuxième division, plutôt que la France qui compte un point de plus.
La campagne des Bleus était partie de travers en juin, après quatre matches sans victoire, et la victoire jeudi contre l’Autriche (2-0) n’aura été qu’un trompe-l’oeil, une rare éclaircie dans la grisaille.
La série noire est rare pour la bande à Deschamps, aussi sombre que la cascade de blessés qui a accompagné cette rentrée des classes, de Paul Pogba à N’Golo Kanté, en passant par Hugo Lloris, Presnel Kimpembe, les frères Theo et Lucas Hernandez, Kingsley Coman et Karim Benzema.
Camavinga, retour raté
Dans ce contexte, le patron des Bleus a misé sur une équipe beaucoup moins expérimentée qu’à l’accoutumée, peuplée de joueurs ayant pour certains une pression énorme sur les épaules: celle de séduire pour intégrer la liste du Mondial, attendue dans la semaine du 7 novembre.
Du haut de ses 19 ans, Eduardo Camavinga a renfilé le bleu de chauffe pour la première fois en deux ans, avec un résultat peu reluisant. Le milieu du Real Madrid a perdu des ballons, manqué d’impact et créé trop peu d’occasions.
Deschamps l’a même remplacé à la mi-temps par Youssouf Fofana qui, trois jours après son baptême de l’air, s’est montré plus consistant aux côtés d’Aurélien Tchouaméni. Ce dernier fait partie, a contrario, des Bleus qui montent depuis plusieurs mois, peu importe ses binômes (Pogba, Kanté, Guendouzi, Kamara, Rabiot…).
A Copenhague, la vague rouge a submergé par séquences la jeune garde tricolore qui, au coup d’envoi, comptait cinq sélections en moyenne avec le gardien Alphonse Areola et les trois arrières centraux Dayot Upamecano (23 ans), Benoît Badiashile et William Saliba (21 ans), ce dernier étant remplacé dès la pause.
Les coups de pied arrêtés et les centres ont fusé et l’absence des remparts habituels, Lloris (forfait en septembre) et Raphaël Varane (remplaçant), s’est remarquée.
Devant, les attaquants n’ont pas trouvé la clé pour tromper Kasper Schmeichel, élu joueur du match, à l’image de la double occasion de Kylian Mbappé à la 67e minute, contrecarrée par le gardien de Nice.
Porteur du brassard pour la première fois, Antoine Griezmann n’a pas eu plus de chance (15e, 70e). Olivier Giroud est lui resté à 49 buts, à deux unités du record de Thierry Henry, sans que l’on sache encore s’il aura l’occasion d’approcher encore la marque de son aîné.
Deschamps maintient le suspense sur l’avenir international du buteur de l’AC Milan, 36 ans la semaine prochaine. Le sélectionneur a maintes fois répété qu’il était “difficile” humainement pour le champion du monde d’être cantonné désormais à un rôle de doublure de Karim Benzema, actuellement forfait.
En tout cas, les interrogations ne manquent pas avant l’annonce de la liste pour le Mondial. Et les inquiétudes, non plus.