Ferme agricole Desruisseaux, d’un projet porteur ? un d?but de cauchemar

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The content originally appeared on: Le Nouvelliste

Ils sont trois fr?res et soeurs ? combiner leurs efforts pour lancer cette ferme. Jean Samuel Desruisseaux, par qui tout a commenc?, Philom? Desruisseaux, l’agronome de la famille et Bird-Eau-Pin Desruisseaux ont investi tout ce qu’ils avaient pour mat?rialiser ce r?ve. Apr?s un temps de t?tonnement, le projet commen?ait ? prendre forme peu ? peu. Des employ?s sont recrut?s et d’importants espaces sont emblav?s. Thiotte a ajout? un nouveau produit dans son r?pertoire d?j? imposant.

Deux ans depuis le lancement du projet et 11 000 carreaux de terre, certes dispers?s, sont mis en valeur. Cette fois, ce n’est pas du caf?, du haricot ou de pomme de terre. C’est la grenadille commun?ment appel? grenadia en Ha?ti. Tout allait pour le mieux. On dirait que les fruits ont bien tenu la promesse des fleurs. Un d?but de fili?re a pris naissance. De nouvelles vari?t?s y sont implant?es et des Madan Sara introduisent une nouvelle corde ? leur arc et malgr? le labeur de voyager sur ce tron?on reliant Ganthier ? Thiotte en passant par Fonds-Verrettes, ce ne sont pas les transporteurs qui vont se plaindre.

Chaque semaines des plusieurs camions accourent vers cette commune du Sud-est pour amener ce d?licieux fruit aux diff?rents march?s de l’aire m?tropolitaine de Port-au-Prince. Si ? part des mouvements de rue contre le pouvoir rien ne fonctionnait dans la Capitale ha?tienne, cette fratrie d’entrepreneurs a donn? au pays une lueur d’espoir. Ils couvrent de chair de la plus belle des mani?res l’id?e faisant croire que l’heure le plus sombre vient tout juste avant l’aurore.

Avec cette entreprise, la ferme Desruisseaux, un nouveau march? est cr??. Des riverains, des petits commer?ants de plusieurs localit?s de Thiotte, d’Anse-?-Pitre et de Grand-Gosier se reconvertissent en Madan Sara. Plusieurs familles ont pu ainsi diversifier leurs sources de revenu. Comme la saison de grenadia est relativement longue, soit entre les mois d’avril et d?cembre, ce commerce, cette nouvelle source de revenu est vite consid?r?e comme la principale source de revenu pour des p?res et m?res de familles dans les trois communes susmentionn?es.

En effet, la ferme produit entre 4 000 et 6 000 douzaines de grenadia par semaine avec un pic entre les mois de juin et ao?t. Le prix de la douzaine est autour de 100 gourdes. C’est ce qui a permis au march? de faire la connaissance d’un produit du terroir capable de concurrencer les importations ? ce niveau. Et c’est ? ce moment, quand l’entreprise de production, commence ? prendre d?finitivement son envol, quand les entrepreneurs commencent ? verser plus de l’huile sur le feu, que Croix-des-Bouquets, la bande ? <>, les 400 Mawozo d?cident de verser du sel au moteur des tenants de la ferme qui comptent pas moins de 12 employ?s permanents.

Au fur et ? mesure que le temps passe, la situation devient plus difficile pour les producteurs. Des camions remplis de marchandises sont saisis. Les marchandes sont ainsi d?pouill?es. Des transporteurs sont tenus de force, ce commerce si prometteur n’est plus rentable. La ferme prend un grand coup. ?a fait mal et les cicatrices b?antes. Croix-des-Bouquets ?tant la seule voie pour atteindre l’aire m?tropolitaine de Port-au-Prince et le grenadia est un produit hautement p?rissable.

? cet effet, l’id?e de r?duire graduellement le poids des importations de ce fruit en provenance de la R?publique dominicaine n’est plus d’actualit?. Les entrepreneurs se trouvent ainsi ? la crois?e des chemins. Ils sont tiraill?s entre l’id?e d’abandonner et trouver d’autres march?s. Ils ont opt? pour la seconde. Mais passer par Belle-Anse et Jacmel pour atteindre Port-au-Prince est un trop lourd fardeau. L? encore, il faut faire face aux ca?ds de Martissant.

De plus en en plus d’inconnus ? tirer de cette ?quation. Et c’est le moins probable des solutions qui ont ?t? adopt?es. La ferme Desruisseaux ?coule ses produits en R?publique dominicaine via la fronti?re d’Anse-?-Pitre. C’est tr?s peu rentable pour l’entreprise vu le coup de production si disproportionnel dans les deux pays. Pour la production d’un carreau de terre en grenadille, il faut environ 300 000 gourdes en Ha?ti. Ce qui, de l’avis de Jean Samuel Desruisseaux est de loin sup?rieur au co?t de production pour ce m?me produit en terre voisine.

L’id?e ?tait de cr?er une entreprise mod?le. Des embuches sur le chemin. Le pire, de l’avis de l’un des responsables, est qu’aucune lueur d’espoir n’est ? l’horizon. Malgr? tout, ils d?cident de continuer. Ils gardent espoir que les choses peuvent ?voluer dans le bon sens. Entre-temps, ils font affaire avec les Dominicains, un march? peu s?r. Ainsi, ils ne peuvent plus dicter le prix. ? n’importe quel moment, ces acheteurs peuvent abandonner cette piste. Surtout que leur pays n’est pas vraiment en manque de grenadia.

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