Au Brésil, Lula élu avec 50.9% des voix face à Jair Boslonaro
Black Immigrant Daily News
L’ancien président Lula, du parti travailliste, devance le sortant Jair Bolsonaro, d’extrême-droite (50,9 % contre 49,1 %) au second tour de scrutin, selon le tribunal supérieur électoral. Le vote a été marqué par les accusations contre la police pour tentative d’entrave dans certaines régions favorables à Lula notamment le Nordeste.
Après dépouillement de plus de 99 % des voix, Lula totalise 50,9 % des suffrages validés contre 49,1 % pour Jair Bolsonaro au second tour de l’élection présidentielle brésilienne, selon le tribunal supérieur électoral, dimanche soir 30 octobre.
Les sondages avaient donné samedi une légère avance à l’ex-président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010), mais ils s’étaient lourdement trompés au premier tour, en sous-estimant le score de Jair Bolsonaro (43 %, contre 48 % pour Lula). L’enjeu majeur de l’entre-deux tours a été la chasse aux 32 millions d’abstentionnistes, alors que six millions de voix séparaient Lula de Bolsonaro.
La question est de savoir si Bolsonaro va accepter le verdict des urnes, étant le premier président se présentant à un second mandat à ne pas être réélu depuis le retour à la démocratie en 1985. Après avoir lancé des attaques incessantes contre le système « frauduleux » des urnes électroniques, il a affirmé vendredi : « celui qui a le plus de voix gagne. C’est la démocratie » – sans toutefois convaincre. Beaucoup craignent une réplique brésilienne de l’assaut du Capitole après la défaite de Donald Trump qui pourrait viser par exemple la Cour suprême si souvent vilipendée par Bolsonaro.
Barrages filtrants de la police
Même si aucun incident violent n’est venu entacher le vote des quelque 156 millions de Brésiliens appelés aux urnes, ce second tour a été marqué par une vive polémique autour de barrages filtrants de la Police routière fédérale (PRF) qui ont retenu les électeurs, notamment dans les régions pauvres du nord-est, fief électoral de Lula.
Sur les réseaux sociaux, de nombreuses vidéos montraient des embouteillages monstres ou des autocars transportant des électeurs bloqués dans les barrages. « Ils intimident les gens », a dit par exemple une femme dans une vidéo où elle raconte qu’un autocollant pro-Lula a été arraché du pare-brise de sa voiture par un agent.
Sur son compte Telegram, l’ex-président de gauche a jugé « inadmissible » ces barrages policiers, en dépit d’une décision judiciaire de la veille qui les interdisait. Mais Alexandre de Moraes, président du Tribunal supérieur électoral, a toutefois relativisé ces problèmes, affirmant en conférence de presse que, malgré des retards, « aucun autocar n’a rebroussé chemin et tous les électeurs ont pu voter ».
« Confiance dans une victoire de la démocratie »
Le président Bolsonaro, 67 ans, parmi les premiers à avoir voté dès l’ouverture des bureaux dans le quartier Vila militar de Rio de Janeiro, est arrivé en milieu d’après-midi à Brasilia au palais de l’Alvorada où il a attendu les résultats.
Vêtu d’un t-shirt avec l’inscription « Brésil » jaune et vert, aux couleurs du drapeau national affectionné par ses supporters, Bolsonaro s’était auparavant affiché aux côtés de l’équipe de football de Flamengo, qui a remporté samedi en Equateur la Copa Libertadores, l’équivalent de la Ligue des champions européenne.
Lula, 77 ans, devait attendre les résultats à Sao Paulo où les célébrations ont été prévues en cas de victoire. Chemise blanche à manches longues, il avait dit sa « confiance dans une victoire de la démocratie » en votant à Sao Bernardo do Campo, la ville du sud-est où il a fait ses débuts en tant que dirigeant syndical. Lula a souhaité « restaurer la paix entre les Brésiliens », à l’issue d’une campagne ultra-polarisée qui a coupé le pays en deux. Il a dit espérer que Bolsonaro « reconnaîtra le résultat » s’il perd.
Une campagne violente
La campagne entre ces deux hommes que tout oppose s’est déroulée dans un climat brutal qui les a vus s’insulter copieusement pendant que les réseaux sociaux, unique source d’information de la majorité des 170 millions d’utilisateurs brésiliens, charriaient des torrents de désinformation. Bolsonaro a insulté Lula : « voleur », « ex-prisonnier », « alcoolique » ou « honte nationale » ; et ce dernier a rendu les coups : « pédophile », « cannibale », « génocidaire » ou « petit dictateur ».
Dimanche, en Amazonie, les indigènes de l’ethnie Sateré-Mawé, de la communauté Sahu-Apé, ont dessiné sur leurs joues des flèches rouges et noires avant de se rendre à pied dans le bureau de vote le plus proche de leurs maisons de bois. Ces dessins signifient qu’ils ont un objectif à atteindre : faire élire leur candidat, Lula, celui qui « sait ce que c’est que de lutter au quotidien » et « combien c’est difficile (…) pour nous ».
Douze gouverneurs d’Etats brésiliens seront également élus dimanche soir, et le résultat dans l’Etat de Sao Paulo, le plus peuplé et le plus riche, est très attendu.
NewsAmericasNow.com
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