Black Immigrant Daily News
Parmi les personnalités présentes à ces Assises, ( de droite à gauche ) Madiambal Diagne, président de l’UPF sortant, Meriem Oudguiri, présidente UPF du Maroc, Christiane Taubira, Mohamed Mehdi Bensaïd, Ministre marocain de la Communication et Anne-Cécile Robert, ( 2ème à gauche ), nouvelle présidente de l’UPF international. – J.D
Les 49èmes Assises de la Presse francophone ( UPF* ) se sont tenues du 25 au 27 juillet à l’Université de Benguerir au Maroc. Le thème retenu cette année, « Le leadership féminin au sein des Médias » qui a donné lieu à de passionnants témoignages, exposés et discussions, a ouvert de nouvelles voies vers davantage d’égalité entre hommes et femmes dans le milieu du « 4ème pouvoir ».
« Actuellement, les femmes ‘‘cheffes’’ au top management dans les médias se comptent sur le bout des doigts. Les stéréotypes, les stigmatisations et les discriminations sont toujours présents » a déclaré Meriem Oudguiri, présidente de l’UPF* Maroc, en ouverture du congrès. Une situation notamment observée dans les pays dits « du Sud » où la présence des femmes dans les médias s’élève rarement au dessus de 25%, mais aussi – dans une moindre mesure – dans les pays occidentaux considérés comme plus développés. Une présence féminine qui se révèle encore plus faible à la tête ( dans le leadership ) de tous les organismes chargés de l’information et de la communication. Une injustice inacceptable A l’heure où l’on s’efforce de promouvoir la parité homme-femme, cette situation constitue une injustice criante dès lors qu’on reconnait que les femmes disposent des mêmes compétences que les hommes dans ces fonctions et professions liées à la Presse et aux Médias considérés comme le 4ème pouvoir dans nos sociétés. Un pouvoir que la gent masculine est encore loin de concéder à leurs collègues féminines. Au cours de ces Assises, l’objet des nombreux exposés, débats et ateliers inscrits au programme était en premier lieu d’apporter des témoignages sur les différentes situations vécues par les femmes de médias aux quatre coins du monde – et en particulier en Afrique francophone ( près de 25 pays ) superbement représentée à cette réunion plénière. Dans un deuxième temps, il s’est agi de rechercher des moyens de faire évoluer ce préjudiciable état de fait ( l’inégalité homme-femme en matière de leadership ) difficilement acceptable au XXIe siècle. Le pouvoir ou la vaisselle A l’issue des trois journées de témoignages divers, de tables rondes et de débats, il est ressorti que les solutions au problème initial devront passer principalement par une évolution des représentations sur la place des femmes dans nos sociétés, parfois conditionnée à une transformation des dites sociétés par une éducation nouvelle – et adaptée – des jeunes générations. En attendant, a déclaré Christiane Taubira, invitée elle aussi à participer à ce congrès, les femmes devront continuer à lutter pied à pied pour obtenir les places – et les postes à responsabilité – auxquels elles ont naturellement droit. Et l’ex-ministre de conclure pour « réveiller » les consciences : « Et, mesdames, si vous n’êtes pas prêtes à prendre le pouvoir, rentrez chez vous et faites la vaisselle ! » J.D.
( * UPF : Union de la Presse Francophone )
Un prix pour le courage
Ces Assises furent aussi l’occasion nécessaire de rendre compte d’une autre situation tout aussi inquiétante, celle des femmes journalistes poursuivies, harcelées et persécutées pour leur travail, dans des régions instables ( Syrie, Palestine, Moyen Orient …) ou des pays régis par des dictatures ( Birmanie, Chine, Russie etc. ) et de créer un nouveau prix destiné à récompenser le courage et l’engagement des femmes « reporters », le prix Shireen Abu Akleh, en mémoire de la journaliste d’Al Jazeera abattue le 11 mai dernier en Cisjordanie.
Deux remarquables nominations :
Une belle concrétisation de la volonté de l’UPF* de promouvoir la gent féminine au sein de son organisation fut la nomination, en ouverture des Assises, d’une brillante journaliste à la Présidence internationale de l’association, Anne-Cécile Robert, du Monde Diplomatique, qui succède au grand Madiambal Diagne du Sénégal. Et, pour les Antilles, la réélection – à l’unanimité ! – du guadeloupéen Jean-Claude Rodes ( du Progrès Social ) à la vice-présidence internationale de l’UPF pour la zone Amérique-Caraïbe.
NewsAmericasNow.com
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